L’éjaculation précoce est un problème qui touche presque tous les hommes durant leur vie sexuelle. Sujet souvent tabou, il se règle de lui-même pour certains, mais reste un handicap pour d’autres. Il existe cependant de nombreuses solutions pour soigner ce trouble, qu’elles soient médicamenteuses, mécaniques ou psychologiques. Mais, afin de mieux comprendre comment la traiter, essayons de définir ce qu’est l’éjaculation précoce et si vous êtes concerné.

L’éjaculation précoce en détails

Il n’existe pas de définition commune aux différents organismes de santé internationaux concernant l’éjaculation précoce. Certains vont ainsi invoquer un délai d’une minute après pénétration, d’autres vont plutôt considérer la fréquence du trouble ou la période sur laquelle cette éjaculation précoce est constatée.

Dans de nombreux cas, l’éjaculation n’arrive jamais après une durée fixe, sortant ainsi d’un schéma pathologique bien déterminé. Frustration, sentiment d’infériorité, manque de confiance, culpabilité, perte du plaisir, peur des rapports sexuels : les conséquences de l’éjaculation précoce restent cependant difficiles à vivre dès que l’on constate ou ressent une perte de contrôle de l’éjaculation. Si vous pensez que vous n’avez plus ce contrôle, il est temps de prendre le problème à bras-le-corps.

La première étape pour avancer est bien souvent d’en parler avec votre partenaire qui pourra vous accompagner dans cette démarche. Votre médecin traitant pourra lui aussi être de bon conseil et vous apportera diverses solutions. Au-delà de l’option médicamenteuse, il sera à même de vous recommander des praticiens spécialisés dans le domaine qui nous intéresse aujourd’hui.

Traitement médicamenteux de l’éjaculation précoce

Certains médicaments et traitements peuvent être essayés pour régler les problèmes d’éjaculation précoce. Le Priligy est un médicament prescrit sur ordonnance destiné aux hommes de 18 à 64 ans touchés par une éjaculation précoce sévère diagnostiquée, à savoir qui répondent aux caractéristiques suivantes :

  • éjaculation moins de deux minutes après pénétration ou même stimulation ;
  • impact personnel ou sur le couple important ;
  • problème constaté sur une durée de six mois.

La dapoxétine, principe actif de ce médicament, permet de multiplier par trois ou quatre le temps moyen des rapports sexuels. La prise se fait par cachet 1 heure avant le rapport et l’effet des molécules dure entre 6 et 8 heures.

D’autres traitements peuvent être envisagés avec votre médecin comme des gels, des crèmes ou des sprays retardants. Ces produits sont en général à base d’anesthésiants légers à appliquer sur le gland, ou présents dans certains préservatifs afin de diminuer l’intensité des stimulations sensorielles.

La thérapie sexofonctionnelle

Suivre une thérapie adaptée menée par un sexologue est une autre approche à considérer pour comprendre et régler un problème d’éjaculation précoce. La thérapie sexofonctionnelle a été inventée par le docteur François de Carufel et a pour but d’aider un homme à retrouver sa capacité à gérer son excitation sexuelle. Dans la pratique, cette thérapie fait ressortir 4 zones dans l’excitation sexuelle masculine :

  • zone 1 : érection de la verge ;
  • zone 2 : zone de modulation de l’excitation ;
  • zone 3 : imminence de l’éjaculation, palier au-delà duquel il n’y a plus de contrôle ;
  • zone 4 : éjaculation composée de deux phases : émission et expulsion du sperme.

Cette thérapie se base sur le principe que l’excitation sexuelle est la seule cause de l’éjaculation, et que la bonne compréhension des mécanismes physiologiques de chaque zone permet de maîtriser le passage de l’une à l’autre avec plus de facilité.

Le succès de cette thérapie va donc reposer sur la capacité qu’aura l’homme à contrôler son excitation afin de naviguer dans la zone 2, celle de la modulation de l’excitation. Deux stratégies complémentaires sont proposées :

  • la première consiste à réduire la quantité et l’intensité des stimuli. Ceci implique la participation des deux partenaires. Il faudra surveiller les signes extérieurs qui montrent une augmentation de l’excitation comme le durcissement de la verge, l’accélération de la respiration, du rythme cardiaque ou de la sudation et adapter l’intensité des stimulations pour rester dans la zone de contrôle
  • la seconde consiste à inverser la réaction physiologique qui mène au palier de la zone 3. Il s’agira par exemple de limiter la mobilisation des groupes musculaires des fessiers ou d’adopter une respiration abdominale très profonde et lente, comme l’explique très bien le blog ejaculermoinsvite.com. Il est impossible d’éjaculer lorsque l’on a un corps totalement détendu

Trouver la méthode qui vous convient

Chaque cas est particulier, et chaque homme aura une réaction propre aux deux solutions ci-dessus. Sachez qu’il existe bien d’autres manières de venir à bout de ce problème, et que certaines méthodes sont tout à fait complémentaires avec les traitements que nous venons d’aborder. L’hypnose et la sophrologie sont des pistes à étudier, d’autant plus si vous avez déjà fait appel à ces techniques pour d’autres problématiques.

Dans tous les cas, la relaxation pourra vous fournir quelques outils afin d’avoir un meilleur contrôle de votre niveau d’excitation, et sera un allié de choix pour vous détendre avant un rapport et ainsi l’envisager dans de bonnes conditions. Dans la même logique, le yoga et le tantrisme sont par essence le meilleur moyen d’apprendre à maîtriser son corps et son mental, à trouver les positions les plus adaptées, et à reprendre la main sur l’ensemble de ses réactions corporelles.